Le Code Ă©lectoral regroupe les lois relatives au droit Ă©lectoral français. Gratuit Retrouvez l'intĂ©gralitĂ© du Code Ă©lectoral ci-dessous Article L97 EntrĂ©e en vigueur 2002-01-01 Ceux qui, Ă l'aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres manoeuvres frauduleuses, auront surpris ou dĂ©tournĂ© des suffrages, dĂ©terminĂ© un ou plusieurs Ă©lecteurs Ă s'abstenir de voter, seront punis d'un emprisonnement d'un an et d'une amende de 15 000 euros. Code Ă©lectoral Index clair et pratique DerniĂšre vĂ©rification de mise Ă jour le 18/08/2022 TĂ©lĂ©charger Recherche d'un article dans Code Ă©lectoral2Article 12, § I . Sera puni des peines prĂ©vues Ă l'article 181 du Code Ă©lectoral : 10 quiconque aura omis de dĂ©clarer ses dĂ©penses Ă©lectorales et/ou I'origine des fonds dans le dĂ©lai fixĂ© Ă I'article Il, § 5, de la loi Ă©lectorale provinciale, Ă Particle 23 et Ă I'article 97 de la loi Ă©lectorale communale et Ă "article 2, § 3, de I'arrĂȘtĂ© royal du 26 aoĂ»t 1988 dĂ©terminant La proposition de loi portant interprĂ©tation et complĂ©tant le Code Ă©lectoral a Ă©tĂ© adoptĂ©e Ă lâunanimitĂ© des dĂ©putĂ©s ce mardi 02 juin 2020. Voici ici lâintĂ©gralitĂ© des 10 nouveaux articles. REPUBLIQUE DU BENIN FRATERNITE â JUSTICE â TRAVAILââASSEMBLEE NATIONALE Loi n° 2020-13Portant interprĂ©tation et complĂ©tant la loi n°2019-43 du15 novembre 2019 portant code Ă©lectoral LâAssemblĂ©e nationale a dĂ©libĂ©rĂ© et adoptĂ© en sa sĂ©ance du 02 juin 2020, la loi dont la teneur suit Article 1er LâintitulĂ© du chapitre II du titre II du Livre V Des rĂšgles applicables aux Ă©lections des membres des conseils communaux » ainsi que les articles 189, 190, 192, 193, 194, 195, 196, 197 dâune part et celui du chapitre III du mĂȘme titre et du mĂȘme livre ainsi que les articles 199 et 200 de la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code Ă©lectoral sâinterprĂštent et sont complĂ©tĂ©s ainsi quâil suit CHAPITRE II NOUVEAUDE LA DESIGNATION OU DE LâELECTION DU MAIRE ETDES ADJOINTS AU MAIREArticle 189 nouveau Le maire et ses adjoints sont dĂ©signĂ©s par le parti ayant obtenu la majoritĂ© absolue des dĂ©faut de majoritĂ© absolue, le maire et ses adjoints sont dĂ©signĂ©s par lâensemble des partis ayant constituĂ© une majoritĂ© absolue par la signature dâun accord de gouvernance communale. Lâaccord de gouvernance communale est notifiĂ© Ă lâautoritĂ© de 190 nouveau A dĂ©faut de majoritĂ© absolue ou dâaccord de gouvernance communale, le maire et ses adjoints sont Ă©lus par le conseil communal ou municipal au scrutin uninominal secret Ă la majoritĂ© absolue. En cas dâabsence de majoritĂ© absolue lors du premier tour du scrutin, il est procĂ©dĂ©, en cas dâĂ©galitĂ© de voix, Ă autant de tours quâil sera nĂ©cessaire pour que le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimĂ©s soit 192 nouveau En vue de leur installation, les membres du conseil communal ou municipal sont convoquĂ©s par arrĂȘtĂ© de lâautoritĂ© de dĂ©signation ou lâĂ©lection du maire et de ses adjoints a lieu lors de la sĂ©ance dâinstallation du conseil communal ou municipal, dans les quinze 15 jours qui suivent lâannonce des rĂ©sultats de lâĂ©lection communale, nonobstant les recours dĂ©signation du maire et des adjoints au maire est communiquĂ©e Ă lâautoritĂ© de tutelle qui en informe les cas dâĂ©lection du maire et de ses adjoints, un bureau dâĂąge conduit le vote. Le bureau dâĂąge est prĂ©sidĂ© par le plus ĂągĂ© des membres du conseil assistĂ© des deux plus jeunes tout Ă©tat de cause, lorsque le conseil communal ou municipal nâest pas installĂ© dans les quinze 15 jours qui suivent la proclamation des rĂ©sultats, sur saisine dâau moins deux 02 conseillers Ă©lus, la Cour suprĂȘme se saisit du dossier et procĂšde Ă lâinstallation du maire dans les quinze 15 jours de sa 193 nouveau La dĂ©signation ou le rĂ©sultat de lâĂ©lection du maire et de ses adjoints est rendu public dans un dĂ©lai de 24 h par voie dâaffichage Ă la mairie et est communiquĂ© sans dĂ©lai Ă lâautoritĂ© de tutelle qui en fait le constat par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral publiĂ© au Journal 194 nouveau Le maire et ses adjoints sont dĂ©signĂ©s ou Ă©lus pour la mĂȘme durĂ©e de mandat que celle du conseil communal ou cas de vacance de poste de maire ou dâadjoint au maire par dĂ©cĂšs, dĂ©mission ou empĂȘchement dĂ©finitif pour tout autre cause, il est procĂ©dĂ©, sous quinzaine, Ă son remplacement dans les conditions Ă©dictĂ©es aux articles 189 et 190 nouveaux de la prĂ©sente loi, la majoritĂ© Ă prendre en considĂ©ration Ă©tant celle en cours au moment du 195 nouveau En cas de dĂ©saccord grave ou de crise de confiance entre le conseil communal ou municipal et le maire ou un adjoint au maire, le conseil peut, par un vote de dĂ©fiance, lui retirer sa vote a lieu Ă la demande Ă©crite de la majoritĂ© absolue des vote de dĂ©fiance est acquis Ă la majoritĂ© absolue des conseillers si lâintĂ©ressĂ© a perdu par ailleurs la confiance du parti ayant prĂ©sentĂ© sa candidature Ă lâĂ©lection vote de dĂ©fiance est acquis Ă la majoritĂ© des 3/4 des conseillers si lâintĂ©ressĂ© nâa pas perdu la confiance du parti ayant prĂ©sentĂ© sa candidature Ă lâĂ©lection de tutelle, par arrĂȘtĂ©, constate la maire ou lâadjoint au maire ayant dĂ©missionnĂ© ou ayant Ă©tĂ© destituĂ© de ses fonctions conserve son mandat de conseiller communal ou municipal sauf en cas dâ 196 nouveau La dĂ©signation ou lâĂ©lection du maire ou de ses adjoints peut ĂȘtre frappĂ©e de nullitĂ©. Le dĂ©lai de recours pour Ă©voquer cette nullitĂ© est de quinze 15 jours et commence Ă courir vingt-quatre 24 heures aprĂšs la dĂ©signation ou lâ nullitĂ© est prononcĂ©e par la Cour suprĂȘme Ă la requĂȘte de tout organe ou de toute personne ayant capacitĂ© et intĂ©rĂȘt Ă cas de nullitĂ© de la dĂ©signation ou de lâĂ©lection du maire ou dâun adjoint au maire, le conseil communal ou municipal est convoquĂ© pour procĂ©der Ă son remplacement dans un dĂ©lai maximum de quinze 15 197 nouveau Le maire et ses adjoints, une fois dĂ©signĂ©s ou Ă©lus, doivent rĂ©sider dans la commune. CHAPITRE III NOUVEAUDE LA DESIGNATION OU DE LâELECTION DES CHEFS DâARRONDISSEMENTArticle 199 nouveau Le chef dâarrondissement est dĂ©signĂ© ou Ă©lu parmi les conseillers communaux Ă©lus sur la liste de lâarrondissement dĂ©faut dâun candidat au poste de chef dâarrondissement parmi les conseillers Ă©lus sur la liste de lâarrondissement, tout autre conseiller Ă©lu dans la commune peut ĂȘtre dĂ©signĂ© ou Ă©lu chef dâ 200 nouveau La dĂ©signation, lâĂ©lection, la destitution ou le remplacement dâun chef dâarrondissement sâeffectue dans les mĂȘmes conditions que celles relatives Ă la dĂ©signation, lâĂ©lection, la destitution ou le remplacement du maire et des adjoints au conditions de majoritĂ© sont celles rĂ©unies au niveau 2 La prĂ©sente loi abroge toutes dispositions antĂ©rieures contraires notamment celles de la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 et de la loi n°97-29 du 15 janvier est applicable Ă toute dĂ©signation ou Ă©lection de maire, dâadjoint au maire ou de chef dâarrondissement qui nâest pas acquise avant son entrĂ©e en sera publiĂ©e au Journal officiel et exĂ©cutĂ©e comme loi de lâ Porto-Novo, le 02 juin 2020 Le PrĂ©sident de lâAssemblĂ©e nationale, Louis GbĂšhounou VLAVONOU. BĂ©nin Espoir Aucours de sa rĂ©union ordinaire du dimanche 20 mars 2011, tenue Ă son siĂšge Ă Sogoniko, le Conseil ExĂ©cutif de l'Union pour la DĂ©mocratie et le
19 Mai 2018 La recherche historique sâest longtemps intĂ©ressĂ©e aux modalitĂ©s de lâentrĂ©e du droit de vote universel dans la constitution du Reich allemand. Comment y est-on parvenu, quelles en furent les consĂ©quences sur le systĂšme politique, câest ce que cet essai sâattache Ă mettre en lumiĂšre. Une attention particuliĂšre est portĂ©e sur la publicitĂ© du vote, sur le spectacle des campagnes Ă©lectorales, et sur le rituel du vote. Dans lâEmpire allemand, on le verra, put sâĂ©tablir une culture Ă©lectorale de masse venant renforcer les prĂ©tentions du parlement Ă reprĂ©senter le peuple. On peut voir ainsi dans la pratique Ă©lectorale lâanticipation symbolique dâune souverainetĂ© populaire » absente de fait de la constitution. Le suffrage universel dans lâhistoire de la dĂ©mocratie en AllemagneLe spectacle de la campagne Ă©lectorale intĂ©gration conflictuelle et montĂ©e des Ă©motionsLâacte de vote mis en scĂšne, un droit du citoyenLa signification du suffrage au sein de la culture politique du ReichHaut de pagePDF 762k Signaler ce document Le texte1 Les principaux constitutionnalistes allemands ont dĂ©crit la monarchie constitutionnelle comme un sy ...1 Au soir du 25 janvier 1907, les rues de Berlin Ă©taient en proie Ă la plus grande confusion. Partout on se rĂ©unissait pour discuter des Ă©lections au Reichstag, les vendeurs de journaux distribuaient des Ă©ditions spĂ©ciales, les maisons dâĂ©dition affichaient les rĂ©sultats sur les façades des immeubles et les cinĂ©mas offraient leurs Ă©crans pour la circonstance ill. 1. Jusquâau bout, la campagne Ă©lectorale avait Ă©tĂ© dure et passionnĂ©e. La politique coloniale avait Ă©tĂ© placĂ©e au cĆur des dĂ©bats. Quoique au-dessus des partis » selon la lettre du constitutionnalisme, le gouvernement impĂ©rial sâĂ©tait largement impliquĂ© dans la campagne, reprochant aux adversaires de lâexpansion coloniale, sociaux-dĂ©mocrates et catholiques du Zentrum, leur manque de loyautĂ© Ă la nation1. La population en Ă©moi voulut alors connaĂźtre la composition de la nouvelle assemblĂ©e. Les rues et les cafĂ©s furent pris dâ John Röhl, Wilhelm II. Der Weg in den Abgrund. 1900-1941, MĂŒnchen, C. H. Beck, 2008, p. 552-553. Su ...2 On sait moins, en revanche, comment lâempereur Guillaume II passa cette soirĂ©e dâĂ©lections. Suivit-il de prĂšs les Ă©vĂ©nements ? Se fit-il communiquer les rĂ©sultats circonscription par circonscription ? Discuta-t-il de leurs consĂ©quences politiques avec ses conseillers ? On peut penser quâil sâintĂ©ressa de prĂšs Ă lâissue des Ă©lections et aux effets de la campagne gouvernementale quâil avait inspirĂ©e. Câest ce que montre sa rĂ©action aux rĂ©sultats du deuxiĂšme tour de scrutin, dans la premiĂšre circonscription de la capitale, Berlin-Mitte, pour ainsi dire aux portes de la rĂ©sidence du souverain. Le candidat soutenu par le gouvernement lâayant emportĂ©, Ă la surprise gĂ©nĂ©rale, contre un social-dĂ©mocrate2, lâempereur, immĂ©diatement aprĂšs la publication du rĂ©sultat, se montra au balcon du Palais Ă la foule qui lâattendait et qui accueillit avec joie ce geste de gratitude ill. 2.3 Ces Ă©lections de 1907 au Reichstag furent en mesure de mobiliser de larges pans de la population, non seulement le jour mĂȘme de lâĂ©lection, mais aussi tout au long de la campagne Ă©lectorale. ĂvĂ©nement mĂ©diatique de masse, elles ont maintenu pendant plusieurs semaines lâopinion publique en Cet essai est basĂ© sur les travaux suivants dâAndreas Biefang Die Reichstagswahlen als demokrat ...4 Cf. Thomas Mergel, Ăberlegungen zu einer Kulturgeschichte der Politik », Geschichte und Gesellsch ...5 Sur lâĂ©volution de la considĂ©ration publique des parlements et de leur pouvoir symbolique, cf. Wern ...4 Cet article sâattachera Ă replacer ces Ă©lections dans le cadre de la culture politique du Reich3. Seront Ă©tudiĂ©s ici leurs aspects rituels et performatifs ainsi que leur signification politique â thĂšmes rĂ©cemment dĂ©veloppĂ©s par lâhistoriographie allemande4. Les formes symboliques dâaction liĂ©es aux Ă©vĂ©nements Ă©lectoraux ont contribuĂ© Ă exprimer les conflits relatifs Ă lâordre politique impĂ©rial. LâintensitĂ© et le style de la campagne Ă©lectorale, lâorganisation du scrutin, lâacte mĂȘme du vote, lâattitude des diffĂ©rents acteurs et la perception quâen eut le public contribuĂšrent Ă asseoir la position du Reichstag au sein des structures institutionnelles du Reich. Tous ces Ă©lĂ©ments Ă©taient de nature Ă affaiblir le pouvoir du Parlement national ou â lorsquâils semblaient lĂ©gitimer ses prĂ©tentions â de le fortifier5. Avant dâĂ©voquer les aspects performatifs du vote, lâarticle se propose de prĂ©senter briĂšvement le systĂšme constitutionnel du Reich puis dâanalyser les modalitĂ©s des opĂ©rations suffrage universel dans lâhistoire de la dĂ©mocratie en Allemagne6 Pour les termes de la constitution du Reich, cf. Ernst-Rudolf Huber [dir.], Dokumente zur deutschen ...7 Pour un aperçu gĂ©nĂ©ral des rĂ©sultats des Ă©lections et des statistiques, cf. Gerhard A. Ritter en c ...5 Le droit de vote introduit en 1867 dans la ConfĂ©dĂ©ration de lâAllemagne du Nord et en 1871 dans le Reich allemand Ă©tait, selon lâarticle 20 de la Constitution, universel » masculin, direct et secret 6. Tout homme ĂągĂ© de plus de 25 ans possĂ©dait le droit de suffrage sous rĂ©serve de ne pas bĂ©nĂ©ficier de lâaide aux pauvres ou de ne pas ĂȘtre sous les drapeaux. Ce droit crĂ©ait un lien immĂ©diat entre une large part de la population masculine adulte â environ 20 % de la population totale â et les institutions du Reich7. Selon les critĂšres du xixe siĂšcle, ce systĂšme comptait parmi les plus libres et les plus dĂ©mocratiques. Le suffrage universel masculin formait lâĂ©lĂ©ment moderne, dynamique, de la Constitution, auquel ne semblait pas vraiment correspondre le pouvoir rĂ©el du Parlement Cf. Jörg-Detlef KĂŒhne, Volksvertretungen im monarchischen Konstitutionalismus 1814-1918 », in H ...6 Certes, le Reichstag nâĂ©tait pas un parlement faible. Dans le domaine lĂ©gislatif, avant tout, ses attributions Ă©taient importantes. Les lois du Reich ne pouvaient ĂȘtre adoptĂ©es quâavec son approbation. Et le droit quâil avait de dĂ©poser des propositions de loi lui permettait de peser sur lâagenda politique. Les recettes et dĂ©penses de lâĂtat Ă©taient Ă©galement soumises Ă une loi votĂ©e par le Parlement. Toutefois, les prĂ©rogatives du Reichstag Ă©taient sur trois points fondamentaux limitĂ©es par celles de la monarchie8. Tout dâabord, il nâavait aucune influence immĂ©diate sur la composition prĂ©cise du gouvernement. Le chancelier du Reich, chef de lâexĂ©cutif, ne dĂ©pendait, du moins selon les termes de la Constitution, que de la confiance de lâempereur. La part la plus importante du budget, allouĂ©e Ă lâarmĂ©e, nâĂ©tait pas soumise Ă une approbation annuelle, escamotant la souverainetĂ© budgĂ©taire du Reichstag. Enfin, celui-ci ne disposait pas du droit de se convoquer ou de se dissoudre lui-mĂȘme. Le Bundesrat Conseil fĂ©dĂ©ral pouvait Ă tout moment, de concert avec lâempereur, dissoudre le Reichstag et ordonner de nouvelles Ă©lections dans les soixante jours. Ainsi, la menace de dissolution planait en permanence sur la tĂȘte des Au sujet de la prĂ©sumĂ©e voie particuliĂšre », cf. en rĂ©sumĂ© Sandrine Kott, Sonderweg », in Chris ...7 Les historiens eurent longtemps du mal Ă expliquer comment le droit de vote dĂ©mocratique » avait pu faire son entrĂ©e dans une Constitution marquĂ©e du sceau de lâĂtat autoritaire. Ils observaient que le droit de vote nâavait pas Ă©tĂ© conquis dâen bas » Ă la suite dâune rĂ©volution mais, au cours de la rĂ©volution, accordĂ© dâen haut » par lâĂtat. Les gouvernements allemands, en particulier celui de la Prusse, rejetant pour des raisons idĂ©ologiques le droit de vote dĂ©mocratique, câest une interprĂ©tation fonctionnelle centrĂ©e sur Otto von Bismarck qui dominait. Le ministre-prĂ©sident de la Prusse aurait travaillĂ© Ă lâintroduction du suffrage universel au niveau du Reich afin de sâopposer Ă la volontĂ© du courant libĂ©ral de participer au gouvernement. Il aurait gardĂ© en mĂ©moire lâexpĂ©rience douloureuse des victoires triomphales, en Prusse, de lâopposition libĂ©rale grĂące au systĂšme inĂ©galitaire dâun corps Ă©lectoral divisĂ© en trois classes Dreiklassenwahlrecht et favorisant les classes possĂ©dantes. Les promoteurs de la rĂ©forme Ă©lectorale auraient ainsi vu dans lâĂ©largissement du suffrage un soutien potentiel pour le gouvernement conservateur. Le suffrage universel masculin, dans cette perspective, Ă©tait assimilĂ© Ă instrument de pouvoir inspirĂ© du bonapartisme, apte Ă endiguer la parlementarisation du systĂšme. Son introduction prĂ©maturĂ©e par rapport Ă lâAngleterre Ă©tait analysĂ©e comme un Ă©lĂ©ment constitutif du Sonderweg » allemand, anti-libĂ©ral et antiparlementaire, si souvent Cf. Andreas Biefang, ModernitĂ€t wider Willen. Bemerkungen zur Entstehung des demokratischen Wahlr ...11 Karl Obermann, Die Wahlen zur Frankfurter Nationalversammlung im FrĂŒhjahr 1848, Berlin RDA, Verla ...12 Manfred Botzenhart, Deutscher Parlamentarismus in der Revolutionszeit 1848-1850, DĂŒsseldorf, Droste ...13 Andreas Biefang, Politisches BĂŒrgertum in Deutschland. Nationale Organisationen und Eliten 1857-186 ...8 Toutefois, lâanalyse dĂ©taillĂ©e de la genĂšse de la loi Ă©lectorale invalide cette thĂšse10. Bien au contraire, lâintroduction du suffrage universel masculin en 1867-1871 marque, semble-t-il, une Ă©tape importante dans lâhistoire de la dĂ©mocratie en Allemagne. Elle doit dâabord beaucoup Ă la tradition, certes rĂ©cente, qui a modelĂ© ce droit depuis la rĂ©volution allemande de 1848. Le suffrage quasi universel fut en effet appliquĂ© pour la premiĂšre fois lors des Ă©lections Ă lâAssemblĂ©e nationale constituante dâavril et mai 1848. Toutefois, ces Ă©lections furent organisĂ©es par les Ătats membres de la ConfĂ©dĂ©ration germanique, alors mĂȘme que les lois Ă©lectorales du moment ne respectaient pas le plus souvent les standards les plus Ă©lĂ©mentaires, de sorte que lâon ne peut pas vraiment parler dâĂ©lections dĂ©mocratiques11. LâAssemblĂ©e nationale issue des Ă©lections, le Parlement de Francfort, adopta de son cĂŽtĂ© le 28 mars 1849 une loi Ă©lectorale introduisant le suffrage universel, Ă©galitaire et secret12. Cette loi rĂ©sultait dâun large compromis entre les partisans constitutionnels de la monarchie prussienne hĂ©rĂ©ditaire et les dĂ©mocrates attachĂ©s Ă la participation du peuple aux Ă©lections. En raison de la rĂ©pression de la rĂ©volution par lâarmĂ©e, elle nâentra pas en application, mais elle ne disparut pas pour autant de la conscience des protagonistes. Lorsquâau dĂ©but des annĂ©es 1860 la rĂ©pression contre-rĂ©volutionnaire se relĂącha, elle fut de nouveau inscrite Ă lâagenda politique. Depuis octobre 1862, la loi Ă©lectorale de 1849 â constituant avec la monarchie hĂ©rĂ©ditaire prussienne le compromis libĂ©ral-dĂ©mocratique de Francfort â faisait partie des revendications fondamentales dâun mouvement national large et variĂ© ayant son centre organisationnel dans le Deutscher Les revendications populaires ne suffirent nĂ©anmoins pas Ă imposer le droit de vote dĂ©mocratique. Câest la conjoncture politique propre Ă la fondation du Reich qui le rendit possible. Le suffrage universel Ă©tait pour ainsi dire le prix Ă payer par Bismarck, ses alliĂ©s conservateurs et les nationaux-libĂ©raux de tendance conservatrice pour lâavĂšnement du Reich. Les raisons Ă©taient tout dâabord liĂ©es Ă la politique extĂ©rieure, la rĂ©fĂ©rence au suffrage universel Ă©tant de nature Ă mettre lâEmpire multinational des Habsbourg sur la dĂ©fensive et, dans le mĂȘme temps, Ă donner plus de force au rejet de demandes de compensation des puissances europĂ©ennes. Mais câest une raison impĂ©rieuse de politique intĂ©rieure, la nĂ©cessitĂ© de rassembler la nation allemande qui sâavĂ©ra dĂ©terminante. Ce nâĂ©tait quâau travers dâun plĂ©biscite sous forme de droit de vote dĂ©mocratique que lâĂtat-nation nouvellement créé pouvait acquĂ©rir stabilitĂ© et crĂ©dibilitĂ©. En effet, dâautres facteurs dâintĂ©gration Ă lâĂtat central Ă©taient Ă cette Ă©poque quasi inexistants. Les armĂ©es prussienne, bavaroise, saxonne restaient attachĂ©es Ă leur Ătat respectif. Le titre dâempereur ne fut dans un premier temps guĂšre plus que lâintitulĂ© administratif portĂ© par le roi de Prusse en tant que prĂ©sident du Bundesrat. Il se devait encore dâacquĂ©rir lâaura dâun monarque national. Dans cette situation, tant Bismarck que le Parti national-libĂ©ral en gestation se virent contraints de renouer avec la loi Ă©lectorale rĂ©volutionnaire de 1849, quand bien mĂȘme leur idĂ©ologie eĂ»t dĂ» les pousser Ă prĂ©fĂ©rer une loi Ă©lectorale graduĂ©e selon la richesse et le niveau dâ Ătudes rĂ©capitulatives sur les mouvements Ă©lectoraux et les thĂšmes centraux de campagne, cf. Brett ...15 Sur le concept de politisation fondamentale », Ă savoir la transition de la politique des Ă©lites ...10 Quant aux citoyens, ils firent usage de ce droit octroyĂ© dâen haut » avec toujours plus dâentrain14. La participation Ă©lectorale crĂ»t presque continĂ»ment de 1871 Ă 1912 de 51 % en 1871 elle passa Ă 60 % en 1874 et 70 % en 1887, et aux Ă©lections de 1907 et 1912, elle atteignit plus de 84 %, niveau de mobilisation qui mĂȘme dans les dĂ©mocraties consolidĂ©es dâaujourdâhui apparaĂźtrait exceptionnel â et ceci bien quâune voix ait considĂ©rablement moins de poids dans une circonscription urbaine Ă forte densitĂ© que dans les rĂ©gions rurales peu peuplĂ©es. Dans le mĂȘme temps, le nombre de circonscriptions Ăąprement disputĂ©es continuait dâaugmenter, ce que montre le nombre de ballottages, passant de 45 en 1871 Ă 190 en 1912. Une part croissante de la population voyait dans les Ă©lections parlementaires un processus auquel il Ă©tait avantageux de prendre part, tant pour dĂ©cider de lâorientation politique que pour afficher publiquement son opinion. Les Ă©lections au Reichstag constituent ainsi le moteur du processus dĂ©signĂ© par lâhistoriographie comme la politisation fondamentale » de la population15. On peut alors se demander quel rĂŽle eut le spectacle des Ă©lections dans cette politisation. 11 Les Ă©lections parlementaires allemandes Ă©taient un processus complexe sâĂ©talant sur une longue pĂ©riode et que lâon peut structurer en diverses Ă©tapes de lieu, de temps et dâaction. Le processus commençait par lâannonce officielle de la date des Ă©lections, incluait la prĂ©paration administrative de la journĂ©e du scrutin depuis la fixation des circonscriptions Ă©lectorales jusquâau choix des bureaux de vote et Ă la mise Ă disposition des instruments nĂ©cessaires, en passant par lâĂ©tablissement des listes Ă©lectorales et la nomination du prĂ©sident du bureau de vote. Le versant proprement politique incluait le dĂ©pĂŽt des candidatures, la campagne Ă©lectorale dans toutes ses dimensions, ainsi que la distribution des bulletins de vote. LâacmĂ© Ă©tait atteinte le jour du scrutin avec lâaccomplissement de lâacte Ă©lectoral lui-mĂȘme. Venaient ensuite le comptage des bulletins, lâannonce officielle des rĂ©sultats, suivie de la cĂ©lĂ©bration de la victoire par les candidats, les partis et leurs sympathisants. Le scrutin Ă©tait dĂ©finitivement clos aprĂšs la proclamation des rĂ©sultats des scrutins de ballottage. Au total, trois mois pouvaient sâĂ©couler entre la fixation de la date des Ă©lections et lâannonce officielle des Les meilleures Ă©tudes sur la culture Ă©lectorale sont celles de Margaret L. Anderson, Practicing Dem ...17 § 17 de la loi Ă©lectorale impĂ©riale. Sur tous les aspects du droit Ă©lectoral de lâEmpire, cf. Juliu ...12 Dans ce processus, câest la campagne Ă©lectorale qui durait le plus longtemps16. Elle commençait le jour de lâannonce de la date du scrutin pour sâachever le jour du vote. Ă cette Ă©poque, et ce depuis la proclamation de lâEmpire, les rĂ©unions et les associations Ă©lectorales Ă©taient sous la protection lĂ©gale du Reich17. La loi Ă©lectorale impĂ©riale stipulait que les associations spĂ©cialement créées en vue de la prĂ©paration des Ă©lections ne lâĂ©taient que pour la durĂ©e des opĂ©rations Ă©lectorales et ne devaient pas ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des associations politiques. Lâautorisation du pouvoir nâĂ©tait donc pas nĂ©cessaire pour leur crĂ©ation. Ce privilĂšge juridique profita surtout aux sociaux-dĂ©mocrates, lesquels, tandis que les lois dites lois antisocialistes » de 1878 Ă 1890 leur interdisaient de fait dâexister, purent crĂ©er des associations Ă©lectorales et tenir des rĂ©unions. Ainsi, ce privilĂšge juridique dont jouissait la campagne Ă©lectorale favorisait son rayonnement symbolique. Se tenant dans un cadre particulier dĂ©fini par les lois du Reich et dĂ©limitĂ© dans le temps, la campagne Ă©lectorale se trouvait dĂ©tachĂ©e du quotidien politique et aurĂ©olĂ©e dâune dignitĂ© particuliĂšre. Elle pouvait, en dĂ©pit des formes disparates quâelle pouvait revĂȘtir, ĂȘtre vĂ©cue comme un Ă©vĂ©nement unitaire et Cf., avec une bibliographie exhaustive, Axel GrieĂmer, MassenverbĂ€nde und Massenparteien im wilhelm ...13Abstraction faite des privilĂšges juridiques dĂ©jĂ Ă©voquĂ©s, la campagne Ă©lectorale nâobĂ©issait Ă aucun rĂšglement prĂ©cis. Au contraire, se cristallisaient dans la pratique quotidienne un ensemble de formes dâaction considĂ©rĂ©es comme prometteuses et adĂ©quates. Les diffĂ©rents acteurs, les candidats et leurs soutiens, acquĂ©raient un savoir sur la façon dont les campagnes devaient gĂ©nĂ©ralement se dĂ©rouler, ce quâil fallait faire et ne pas faire pour rencontrer le succĂšs. Ce savoir empirique Ă©tait consignĂ© dans de nombreuses brochures, le plus souvent adaptĂ©es aux besoins de chaque parti, et auxquelles les militants pouvaient recourir. Ce nâest quâĂ partir du dĂ©but du xxe siĂšcle que la formation des militants fut peu Ă peu systĂ©matisĂ©e et professionnalisĂ©e. Dans lâensemble, les campagnes Ă©lectorales se dĂ©roulĂšrent toutefois de maniĂšre informelle et Un grand nombre dâacteurs politiques prenaient part au spectacle de la campagne Ă©lectorale, en particulier les autoritĂ©s de lâĂtat dans les royaumes gouvernĂ©s par les conservateurs, la Prusse et la Saxe. Bien quâen principe tenues par la doctrine constitutionnelle Ă la neutralitĂ© politique vis-Ă -vis des partis, elles exerçaient de diverses maniĂšres leur influence sur les Ă©lections afin de faire passer des candidats fidĂšles au gouvernement. Les mĂ©thodes courantes dâintervention incluaient une propagande en faveur des candidats officiels sous forme dâarticles de presse appropriĂ©s, de tracts, ou de brochures. De plus, les autoritĂ©s tentaient de gĂȘner les partis adverses en entravant la tenue de rĂ©unions Ă©lectorales ou la distribution des bulletins de vote. ParticuliĂšrement efficaces Ă©taient les efforts pour mobiliser les fonctionnaires-Ă©lecteurs, financiĂšrement dĂ©pendants de lâĂtat, et les amener Ă contrĂŽler les Ă©lecteurs de leur entourage. NĂ©cessairement, ces interventions de lâĂtat dans la compĂ©tition Ă©lectorale sâopĂ©raient plutĂŽt Ă lâinverse, les candidats et les partis politiques, avec leurs associations locales et autres comitĂ©s ad hoc, comptaient parmi les acteurs les plus visibles, lâorganisation de la campagne dĂ©pendant largement de lâappartenance partisane. Câest ainsi que les sociaux-dĂ©mocrates purent sâappuyer, particuliĂšrement aprĂšs 1890, sur un parti structurĂ© et organisĂ©, amenĂ© Ă devenir le prototype allemand et europĂ©en du parti de masse bureaucratisĂ©, forme dâorganisation politique encore inconnue en France Ă lâĂ©poque. En revanche, durant la campagne, il fallait au Zentrum, parti classique » issu dâun groupe parlementaire sans autre organisation permanente, le soutien du clergĂ©. Les partis conservateurs et libĂ©raux, Ă©galement des partis de cadres », devinrent, en raison dâune organisation interne dĂ©ficiente, de plus en plus dĂ©pendants de groupes de pression Ă©conomiques ou idĂ©ologiques, lesquels organisaient pour eux la propagande Ă©lectorale, en Ă©change de concessions Enfin intervenait un ensemble dâacteurs Ă©lectoraux offrant leur appui Ă titre plus ou moins privĂ©. On y trouvait des individus sâengageant au niveau local dans dâĂ©phĂ©mĂšres comitĂ©s Ă©lectoraux. Câest particuliĂšrement aux femmes, privĂ©es jusquâen 1918 du droit de vote, que sâouvrait ici un vaste champ dâactivitĂ© politique. Les enfants Ă©taient Ă©galement mobilisĂ©s pour distribuer les bulletins de vote, ainsi que les aubergistes qui louaient ou mettaient gratuitement Ă disposition leurs locaux. Tout compte fait, les campagnes Ă©lectorales pour le Reichstag, dans les 397 circonscriptions et leurs milliers de bureaux de vote, pourraient bien avoir mobilisĂ© dâune maniĂšre ou dâune autre un nombre considĂ©rable, quoique difficilement quantifiable, dâindividus â de lâordre de plusieurs milliers. Cette expĂ©rience a sans doute durablement marquĂ© les esprits quant Ă lâidĂ©e quâil convenait de se faire de la politique ».19 Ă ce sujet, avec de nombreux exemples issus de la jurisprudence et des dossiers du contrĂŽle Ă©lector ...17 Les rĂ©unions Ă©lectorales reprĂ©sentaient sans conteste lâactivitĂ© la plus importante, permettant au public prĂ©sent de se faire une idĂ©e du candidat ainsi que de ses idĂ©es politiques ill. 3 & 4. Les rĂ©unions Ă©lectorales obĂ©issaient Ă des rĂšgles juridiques prĂ©cises relatives au droit de rĂ©union19. Chaque rĂ©union devait ainsi ĂȘtre dĂ©clarĂ©e Ă la police, les dispositions relatives Ă lâordre public devaient ĂȘtre respectĂ©es, et certaines formes dâagitation politique interprĂ©tĂ©es comme offensantes ou conspiratrices devaient ĂȘtre abandonnĂ©es, la marge dâinterprĂ©tation des autoritĂ©s Ă©tant fort large. GĂ©nĂ©ralement, les rĂ©unions Ă©lectorales Ă©taient soumises au contrĂŽle Le discours du candidat â ou, en son absence, ceux de ses reprĂ©sentants locaux â Ă©tait le point dâorgue de ces rĂ©unions. Jusquâaux Ă©lections de 1912, celles-ci se tenaient la plupart du temps dans des lieux fermĂ©s, mais selon des modalitĂ©s variables reflĂ©tant deux visions politiques diffĂ©rentes. Ainsi les sociaux-dĂ©mocrates ouvraient-ils par principe leurs rĂ©unions Ă quiconque sây intĂ©ressait â professant ainsi clairement leur croyance en une sociĂ©tĂ© de citoyens Ă©gaux en droits. En revanche, les libĂ©raux et les conservateurs privilĂ©giaient les assemblĂ©es fermĂ©es, auxquelles on nâavait accĂšs que muni dâun billet dâentrĂ©e. Dans ce dernier cas, cela correspondait Ă un idĂ©al de sociĂ©tĂ© rĂ©servant de prĂ©fĂ©rence le contrĂŽle du pouvoir aux classes Sur la culture du rassemblement Ă©lectoral dans les premiĂšres annĂ©es de lâEmpire Ă travers le milieu ...19 Lâorganisation de lâespace dans les lieux de rĂ©union rappelait celle, bien connue, des assemblĂ©es parlementaires. Les orateurs se tenaient en rĂšgle gĂ©nĂ©rale en position surĂ©levĂ©e, sur un podium sur lequel Ă©tait placĂ© un pupitre, ou Ă dĂ©faut une table Ă laquelle pouvaient prendre place les reprĂ©sentants des partis et du comitĂ© Ă©lectoral. Ă en croire les sources iconographiques, dâautres conventions oratoires semblent avoir eu cours dans ces rĂ©unions. Tandis que, presque toujours, les parlementaires Ă©taient figurĂ©s dans le cadre dâune gestuelle retenue â sauf Ă vouloir les dĂ©noncer comme agitateurs dĂ©bridĂ©s â dessins et caricatures reprĂ©sentaient les orateurs de meetings de maniĂšre passionnĂ©e et expressive20. Cette distinction dans lâiconographie nâest pas observable au mĂȘme moment en France â indice probable de styles culturels divergents entre RĂ©publique et Monarchie Le concept de Milieuparteien, partis de milieu, fut dĂ©veloppĂ© afin dâexpliquer la stabilitĂ© de la s ...22 Cf. Otto May, Deutsch sein heiĂt treu sein. Ansichtskarten als Spiegel von MentalitĂ€t und Untertane ...23 Cf. Rainer Schoch [dir.], Politische Plakate der Weimarer Republik 1918-1933. Austellung vom 18. Se ...20 Lâune des tĂąches les plus importantes pour les militants Ă©tait la conception, la rĂ©alisation et la distribution des programmes Ă©lectoraux et de la propagande. Aux tracts, affiches et autres brochures sâajoutaient les portraits des candidats, dont lâimportance, particuliĂšrement dans les Milieuparteien21 du centre et chez les sociaux-dĂ©mocrates, allait croissant. Ces portraits, distribuĂ©s comme des photographies au format carte de visite, rassemblĂ©s sous forme de trombinoscopes ou de dĂ©pliants, faisaient office de dĂ©coration murale lors des rĂ©unions Ă©lectorales ou se retrouvaient sur des cartes postales22. Exceptionnellement, on les trouvait dĂ©jĂ imprimĂ©s dans la presse quotidienne ou dans des Ă©ditions spĂ©ciales pour prĂ©senter le candidat de la circonscription. Les affiches Ă©lectorales, en revanche, ne comportaient dâabord que des textes, ressemblant plutĂŽt, de par leur format le plus souvent rĂ©duit, Ă des tracts collĂ©s23. Elles ne comportaient souvent rien dâautre que le nom du Cf. Frank Mergenthal, Ohne KnĂŒffe und PĂŒffe geht es da nicht ab. » Die Hottentottenwahlen » 190 ...21 Ă partir de 1903, les sociaux-dĂ©mocrates expĂ©rimentĂšrent de plus en plus sur leurs affiches et tracts Ă©lectoraux lâiconographie allĂ©gorique, utilisant souvent des images dites de contraste ». Celles-ci mettaient en relation, selon le schĂ©ma avant-aprĂšs », la triste rĂ©alitĂ© du prĂ©sent et lâheureuse situation des temps Ă venir, ou bien opposaient lâaisance oisive des classes possĂ©dantes Ă la misĂšre prolĂ©tarienne laborieuse24. De grandes affiches comme on lâentend aujourdâhui, ne se voyaient que sporadiquement, surtout Ă lâextĂ©rieur de la Prusse, laquelle interdisait rĂ©solument les affiches politiques. Les premiĂšres affiches de ce type apparurent en 1912 et furent utilisĂ©es pour la campagne pour le Reichstag et pour le Landtag de la BaviĂšre. Quantitativement, les innombrables brochures et tracts Ă©lectoraux, imprimĂ©s et distribuĂ©s tantĂŽt au niveau central, tantĂŽt sous la responsabilitĂ© dâacteurs rĂ©gionaux ou locaux, restaient dĂ©cisifs. Dâautres formes de pratiques Ă©lectorales Ă©taient observables, du collage et de la distribution de tracts aux dĂ©filĂ©s de rue, rĂ©unions politiques, banquets Ă©lectoraux et rencontre directe des Ă©lecteurs, bref, toute la palette du canvassing. Câest surtout aprĂšs 1900 que se dĂ©veloppĂšrent dans les circonscriptions urbaines des formes de campagne dâinspiration plus moderne incluant le recours Ă la bicyclette, Ă lâautomobile et Ă la Le dĂ©fi logistique essentiel de la campagne consistait en la distribution en temps voulu Ă lâĂ©lecteur, rĂ©el ou potentiel, des bulletins de vote pour le candidat que lâon soutenait. Le bulletin de vote officiel Ă©tait alors inconnu. La loi Ă©lectorale se contentait de prescrire la couleur blanche du bulletin et lâabsence de tout signe extĂ©rieur distinctif. Il revenait donc aux partis et aux candidats de prendre en charge leur fabrication. DiffĂ©rant parfois notablement par le format, les dimensions et la couleur, ces bulletins pouvaient sĂ©rieusement mettre en question le secret du vote. Leur distribution â de mĂȘme que leur acceptation â indiquait publiquement une orientation politique. Une disposition lĂ©gislative, en 1884, prĂ©cisa que les bulletins de vote nâĂ©taient pas des publications politiques au sens des lois du Reich ou des LĂ€nder, ce qui les plaçait Ă lâabri dâattaques de lâĂtat, en particulier de toute saisie. Ce cadre lĂ©gal, malgrĂ© les contraintes des lois antisocialistes, crĂ©a les conditions de possibilitĂ© dâune participation des sociaux-dĂ©mocrates aux Ă©lections, avec quelque chance de Construction lexicale intraduisible individus chargĂ©s dâen traĂźner » dâautres vers les u ...26 TĂ©moignage dâun agent Ă©lectoral, August Rathmann, Ein Arbeiterleben. Erinnerungen an Weimar und dan ...23 Le jour mĂȘme de lâĂ©lection, les agents Ă©lectoraux Wahlschlepper25 entraient en action JusquâĂ la derniĂšre heure du scrutin, les listes Ă©lectorales Ă©taient contrĂŽlĂ©es, on identifiait les Ă©lecteurs qui ne sâĂ©taient pas encore dĂ©placĂ©s, on allait les voir, on les encourageait et, sâils avaient besoin dâaide, on les accompagnait au bureau de vote »26. Les partis et les candidats sâappuyaient en partie sur un important rĂ©seau dâagents Ă©lectoraux et dâhommes de confiance, sâefforçant de ramener vers les urnes les Ă©lecteurs dĂ©faillants. CalĂšches et automobiles, surtout du cĂŽtĂ© conservateur et national-libĂ©ral, entrĂšrent en scĂšne â ce dont se plaignirent Ă maintes reprises les sociaux-dĂ©mocrates, de tels moyens Ă©tant pour eux trop onĂ©reux. Bien souvent, cet enrĂŽlement » avait un effet assez symbolique, lâappel Ă la conscience des abstentionnistes Ă©tant tout aussi important que lâeffet On trouve une vue dâensemble sur les reportages Ă©lectoraux de la presse quotidienne dans la riche c ...28 Ce type de presse nâa pas encore fait lâobjet dâune recherche Ces actions militantes suscitĂšrent un intĂ©rĂȘt considĂ©rable auprĂšs des contemporains. Le public frĂ©quenta volontiers les rĂ©unions Ă©lectorales et assista Ă des manifestations publiques de toutes sortes. Dans le mĂȘme temps, les mĂ©dias publiĂšrent trĂšs largement des reportages, tant dans la presse politique quotidienne27 que dans les pĂ©riodiques illustrĂ©s ou les feuilles satiriques. En pĂ©riode prĂ©-Ă©lectorale, la politique parlementaire et les candidats aux Ă©lections constituaient le thĂšme mĂ©diatique dominant, laissant provisoirement dans lâombre les reportages sur les maisons princiĂšres. Rarement les institutions Ă©tatiques, les partis, les candidats et les Ă©lecteurs tissĂšrent des liens aussi Ă©troits, rarement la communication entre les parties prenantes, directe ou indirecte, fut aussi dense. MĂȘme la presse Ă destination des familles FamilienblĂ€tter », dâorientation plutĂŽt conservatrice ou libĂ©rale de droite, rendait compte du dĂ©roulement des On trouve dĂ©veloppĂ©e une idĂ©e similaire, sur lâĂ©poque de la charte constitutionnelle, chez Emmanuel ...25 Le spectacle des campagnes parlementaires se dĂ©roulait donc dans un espace dĂ©fini par les lois du Reich et dans un cadre temporel restreint. Au sein des circonscriptions Ă©lectorales, en fonction des configurations partisanes et du degrĂ© de politisation, le dĂ©bat public faisait diversement Ă©cho au contexte Ă©vĂ©nementiel national. Ces campagnes Ă©taient lâoccasion de mettre en scĂšne lâunitĂ© de la nation sans pour autant que les Ă©lecteurs gomment leurs prĂ©fĂ©rences politiques ou leur appartenance socio-culturelle. Elles Ă©taient au plus haut point intĂ©gratrices, car elles rassemblaient un grand nombre de personnes dâhorizons les plus divers dans le cadre dâune action nationale. Le travail dâorganisation et lâengagement Ă©motionnel qui prĂ©sidaient aux campagnes Ă©lectorales renforçaient lâintĂ©rĂȘt pour le Reichstag, sa lĂ©gitimitĂ© et par lĂ mĂȘme son pouvoir â sans que la situation juridico-constitutionnelle en fĂ»t modifiĂ©e. Les Ă©lĂ©ments performatifs de la campagne dĂ©voilaient le pouvoir du citoyen-Ă©lecteur, symbolisant une souverainetĂ© populaire qui ne figurait pourtant pas dans la Constitution du Reich29. 30 Berliner Illustrierte Zeitung, n° 36, 26 juin 1898, p. Raison pour laquelle nâexiste pas pour les Ă©lections allemandes de reprĂ©sentation picturale compara ...26 Sans nul doute, le dĂ©pĂŽt du bulletin dans lâurne constituait lâacmĂ© de la performance Ă©lectorale. Lâavant â les prĂ©paratifs administratifs et politiques du scrutin â et lâaprĂšs â le dĂ©pouillement, lâannonce des rĂ©sultats et la cĂ©lĂ©bration de la victoire â Ă©taient lâun comme lâautre clairement dĂ©finis. Le vote lui-mĂȘme constituait lâacte souverain de citoyens-Ă©lecteurs Ă©gaux en droits, ainsi rĂ©sumĂ© par la Berliner Illustrirte Zeitung Un peuple entier allant aux urnes, la voix du dernier valet impĂ©cunieux valant exactement celle du chancelier du Reich »30. Ă la diffĂ©rence de la RĂ©publique française oĂč la Chambre des dĂ©putĂ©s reprĂ©sentait la nation souveraine, lâEmpire ne voyait pas dans les Ă©lections la traduction lĂ©gale de la souverainetĂ© populaire. Le jour du scrutin nâavait rien Ă voir avec une mise en scĂšne publique, sacralisĂ©e â autre diffĂ©rence avec la France. Les Ă©lections nâĂ©taient pas une fĂȘte rĂ©publicaine orchestrĂ©e par les autoritĂ©s de lâĂtat. Elles ne se tenaient pas dans des hĂŽtels de ville richement dĂ©corĂ©s, le dimanche, mais en semaine, Ă des jours variables31. Les salariĂ©s, employĂ©s et ouvriers, ne pouvaient bien souvent voter que pendant les pauses dĂ©jeuner ou le soir, ou devaient compter sur la comprĂ©hension de leur Sur ce concept, cf. Gerrit J. Schenk, Zeremoniell und Politik. HerrschereinzĂŒge im spĂ€tmittelalterl ...33 Celui-ci, selon lâarticle 15 de la loi Ă©lectorale, avait pour mission dâĂ©tablir le code Ă©lectoral p ...27 MalgrĂ© tout, le fait dâaller voter constituait au sein du systĂšme constitutionnel du Reich un processus particulier, un cĂ©rĂ©monial ritualisĂ© »32. Le vote au sens strict Ă©tait ordonnĂ© par des rĂšgles fermes, dĂ©coulant des dispositions de la Constitution du Reich, de la loi Ă©lectorale, et avant tout du code Ă©lectoral. Si les premiĂšres rĂ©sultaient, au sens du constitutionnalisme, dâun accord entre la Couronne et le Parlement, le code relevait des compĂ©tences exclusives du Bundesrat33. Selon les dispositions Ă©dictĂ©es dans un premier temps en 1869 pour le Parlement de la ConfĂ©dĂ©ration de lâAllemagne du Nord, la dimension administrative des prĂ©paratifs des Ă©lections Ă©tait du ressort spĂ©cifique de lâexĂ©cutif. Ătaient concernĂ©es entre autres la procĂ©dure Ă suivre pour lâĂ©tablissement des listes Ă©lectorales, la dĂ©limitation des bureaux de vote au sein des circonscriptions et la dĂ©signation de leur prĂ©sident. De plus, le code Ă©lectoral contenait aussi des dispositions rĂ©gulant lâacte mĂȘme du vote. Abstraction faite de la rĂ©forme de 1903 sur laquelle nous aurons Ă revenir, le code de 1869 resta inchangĂ© dans ses grandes lignes jusquâĂ la fin du Clemens Freyer, Der deutsche Reichstag. Seine Geschichte, Organisation, Rechte und Pflichten, Berli ...28 Les prĂ©paratifs administratifs de lâĂ©lection relevaient de la prĂ©sidence du bureau de vote. Celui-ci comprenait un prĂ©sident, un secrĂ©taire, et jusquâĂ six assesseurs, tous dĂ©signĂ©s par les autoritĂ©s communales. Si les fonctionnaires dâĂtat ne pouvaient ĂȘtre sĂ©lectionnĂ©s, le mode de dĂ©signation faisait que seules Ă©taient nommĂ©es des personnes jouissant de la confiance des autoritĂ©s. De plus, la notion de fonctionnaire dâĂtat » Ă©tait tellement vague quâen pratique, des autoritĂ©s locales, tels un maire de village ou un propriĂ©taire de domaine, se retrouvaient souvent Ă la tĂȘte du bureau de vote. De mĂȘme, le choix de bureaux de vote dits fĂ©odaux » â bureaux administratifs ou appartements privĂ©s de maires de village, de directeurs de domaine ou dâadministration â ne pouvait quâaccentuer lâimpression dâune mainmise des autoritĂ©s sur les Ă©lections. Parmi les autres acteurs, on comptait les observateurs que les partis envoyaient contrĂŽler le dĂ©roulement des opĂ©rations dans les bureaux de vote, mais aussi de notabilitĂ©s â propriĂ©taires de domaines ou dâusines â venues surveiller les Ă©lecteurs qui dĂ©pendaient dâeux Ă©conomiquement. Lâacteur principal restait toutefois lâĂ©lecteur lui-mĂȘme, qui, selon la formule dâun manuel de lâĂ©poque, venait accomplir son devoir civique de citoyen » Les bureaux de vote ouvraient Ă dix heures pour fermer Ă six heures du soir Ă partir de 1903 Ă sept heures. Les opĂ©rations de vote commençaient avec la constitution du comitĂ© Ă©lectoral, sanctionnĂ©e par une poignĂ©e de main sur lâhonneur. En faisant cela, les participants sâengageaient Ă respecter le code Ă©lectoral, lequel, tout comme la loi Ă©lectorale, Ă©tait affichĂ© dans chaque bureau de vote. Au centre de la piĂšce se trouvait la table Ă laquelle prenaient place les membres du comitĂ© et les assesseurs. Celle-ci devait ĂȘtre placĂ©e de telle maniĂšre quâelle restĂąt accessible de tous cĂŽtĂ©s. Ătait ainsi garantie la transparence de lâactivitĂ© du comitĂ© et prĂ©venue toute manipulation. Sur cette table se trouvait, comme indiquĂ© par le code Ă©lectoral, un rĂ©cipient recouvert », câest-Ă -dire lâurne. Quelle devait ĂȘtre sa forme ? Sur ce point, mĂȘme aprĂšs la rĂ©forme de 1903, le code Ă©lectoral nâapporta aucune indication. CâĂ©tait aux autoritĂ©s locales de se procurer des rĂ©cipients adĂ©quats. Des urnes spĂ©ciales, richement ornĂ©es, furent fabriquĂ©es Ă lâoccasion, mais il est aussi rĂ©guliĂšrement question de boĂźtes Ă chapeaux ou Ă cigarettes, de marmites, ou de soupiĂšres. Lâutilisation de tels rĂ©cipients ne mettait pas seulement en danger la confidentialitĂ© du vote ; elle Ă©tait aussi aux yeux de nombreux observateurs en contradiction flagrante avec la dignitĂ© du fait Le bulletin de vote Ă la main, lâĂ©lecteur entrait dans le bureau de vote. Il lui fallait se prĂ©senter individuellement Ă la table Ă©lectorale, dĂ©cliner son nom et son adresse exacte. AprĂšs que son identitĂ© eut Ă©tĂ© Ă©tablie Ă lâaide de la liste Ă©lectorale, il sâapprochait de lâurne et remettait son bulletin, pliĂ© de telle façon que le nom du candidat restĂąt invisible, au prĂ©sident. Celui-ci le dĂ©posait alors, sans lâouvrir, dans le rĂ©cipient disposĂ© sur la table ». Ce nâest quâaprĂšs le dĂ©pĂŽt du bulletin constatĂ© par le secrĂ©taire et consignĂ© sur la liste Ă©lectorale que le vote Ă©tait clos et que lâĂ©lecteur pouvait sâen Concernant le dĂ©roulement du vote, plusieurs choses retiennent lâattention. Le rĂšglement Ă©tait tout entier inspirĂ© de la fiction de lâĂ©lecteur responsable, maĂźtre de ses choix. Cela commençait par lâisolement spatial du vote. En entrant dans le bureau de vote, la propagande Ă©lectorale et la distribution de tracts y Ă©tant interdites, lâĂ©lecteur, comme dans un rite de passage35, quittait la sphĂšre des passions politiques et des intĂ©rĂȘts Ă©goĂŻstes. Lâaffichage des textes lĂ©gislatifs, loi et code Ă©lectoraux, contribuait Ă souligner le climat particulier du lieu. Le bureau de vote Ă©tait le lieu oĂč lâĂ©lecteur, libre de toute influence extĂ©rieure, mais aussi de haine et de passion, de prĂ©jugĂ©s et dâintĂ©rĂȘts personnels, se devait dâagir en conscience et responsabilitĂ© pour le bien de lâĂtat. Dans le bureau de vote, lâindividu Ă©tait sacrĂ© citoyen. LâacmĂ© de lâacte Ă©lectoral Ă©tait atteinte avec la remise du bulletin au prĂ©sident, lequel le dĂ©posait dans lâurne. Cet instant dĂ©cisif comptait parmi les plus frĂ©quemment fixĂ©s par lâ Sur cette influence, voir les Ă©tudes trĂšs complĂštes de Margaret L. Anderson, Practicing DemocracyâŠ, ...37 Robert Arsenschek, Der Kampf um die WahlfreiheitâŠ, op. cit., p. Que cette mise en scĂšne du processus Ă©lectoral, acte autonome dâun citoyen libre de toute contrainte extĂ©rieure, fĂ»t une fiction, cela a dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă©voquĂ© Ă plusieurs reprises. Que les autoritĂ©s exerçassent une influence sur les Ă©lections Ă©tait non lâexception, mais la rĂšgle ». Sây ajoutait lâinfluence exercĂ©e par le clergĂ©, les entrepreneurs, et les propriĂ©taires terriens36. Les manipulations du vote accusaient un Ă©cart prononcĂ© entre ville et campagne, les petits bureaux de vote ruraux, souvent loin dâatteindre cent Ă©lecteurs, Ă©tant parfois le théùtre de situations grotesques. ParticuliĂšrement touchĂ©s Ă©taient, gĂ©ographiquement, la Saxe, le Mecklembourg et la Prusse, et politiquement, les mandats conservateurs et ceux des antisĂ©mites. Les cas Ă©tudiĂ©s par la commission parlementaire de contrĂŽle des Ă©lections ne forment quâune petite partie des plaintes dĂ©posĂ©es, lesquelles de leur cĂŽtĂ© ne prenaient en compte quâune fraction des fraudes avĂ©rĂ©es. Sur les treize Ă©lections au Reichstag tenues jusquâen 1912, 974 cas au total 19 % de tous les mandats furent soumis par le Parlement Ă un examen sĂ©rieux, aboutissant tout de mĂȘme Ă 89 annulations 1,7 % des mandats. Pour quâune annulation fĂ»t prononcĂ©e, il ne suffisait pas de prouver la fraude et son Ă©tendue, il fallait encore que lâissue du vote eĂ»t Ă©tĂ© biaisĂ©e. Les rĂ©sultats des circonscriptions oĂč le candidat arrivĂ© en tĂȘte disposait dâune majoritĂ© confortable nâĂ©taient ainsi que rarement Au total, les dispositions du code Ă©lectoral de 1869 nâĂ©taient donc pas de nature Ă garantir pleinement la libertĂ© et la dignitĂ© du vote. Les bulletins devaient, certes, ĂȘtre blancs et ne comporter aucun signe distinctif. Dans les faits, cependant, cette rĂšgle Ă©tait frĂ©quemment et astucieusement contournĂ©e. Les personnes prĂ©sentes pouvaient souvent distinguer pour quel candidat lâĂ©lecteur avait ou non votĂ©. Prendre et dĂ©poser le bulletin dâun candidat dâopposition requĂ©rait dans ces conditions une bonne dose de courage civique. Le processus avait Ă©galement quelque chose dâhumiliant et dâindigne, lâĂ©lecteur Ă©tant parfois contraint par les moyens les plus mesquins de rĂ©vĂ©ler devant des reprĂ©sentants de lâautoritĂ© son orientation politique. Ceci dâautant plus que certains administrateurs de domaines et autres employeurs industriels cherchaient eux-mĂȘmes Ă exercer leur influence au sein du bureau de vote et â ignorant lâinterdit â faisaient rĂ©guliĂšrement distribuer des bulletins de Julius Hatschek, Das Parlamentsrecht des Deutschen ReichesâŠ, op. cit., p. Robert Arsenschek, Der Kampf um die WahlfreiheitâŠ, op. cit., p. En raison des nombreux vices de cette procĂ©dure, le Reichstag sâefforça Ă diverses reprises de remanier en profondeur le code Ă©lectoral en tenant compte des expĂ©riences de la commission de contrĂŽle des Ă©lections. Entre 1889 et 1902, le Parlement examina en tout onze fois des projets de loi correspondants, les approuvant Ă quatre reprises Ă une large majoritĂ©, la derniĂšre, en 1902, avec lâappui des parlementaires du groupe national-libĂ©ral. Ă chaque fois le projet de loi fut bloquĂ© par le rejet du Bundesrat38. Ce nâest quâau printemps 1903 â cette fois sur lâinitiative du chancelier Bernhard von BĂŒlow, qui, en Ă©change, avait nĂ©gociĂ© avec les partis du Zentrum un compromis sur le remaniement des tarifs douaniers â quâun accord fut trouvĂ© sur un code Ă©lectoral, lequel fut promulguĂ© par le Bundesrat avec lâapprobation du Sur la cabine de vote comme lieu de la modernitĂ© », cf. aussi la remarque de Thomas Mergel, Die ...35 Les deux modifications principales concernaient lâintroduction dâenveloppes officielles 12 x 15 cm, en papier opaque ainsi que de cabines de vote ou â si leur acquisition sâavĂ©rait trop coĂ»teuse â du moins dâespaces dits isolĂ©s », dans lesquels les bulletins â toujours de fabrication privĂ©e, mais dont le format Ă©tait maintenant fixĂ© Ă 9 x 12 cm â pouvaient ĂȘtre mis dans lâenveloppe Ă lâabri des regards40. La configuration de ces cabines ou de ces espaces ne faisait toutefois lâobjet dâaucune directive. Il en rĂ©sulta, selon les compĂ©tences locales, une grande variĂ©tĂ© dâoptions, la cabine de vote sâimposant dans les bureaux de vote Ces nouvelles rĂšgles nâĂ©taient cependant pas non plus Ă mĂȘme de garantir absolument le secret du vote. En effet, le code Ă©lectoral ne comportait toujours pas de description prĂ©cise de lâurne, ce qui amenait certains prĂ©sidents de bureau Ă adopter des rĂ©cipients tels, que les bulletins de vote sâempilaient les uns sur les autres, permettant, en comparant leur ordre dans la pile avec les listes dâĂ©margement, leur attribution a posteriori. On utilisa aussi rĂ©guliĂšrement des cabines de vote qui ne protĂ©geaient pas lâĂ©lecteur des regards. Certains des espaces isolĂ©s » remplissaient tout aussi mĂ©diocrement leur NĂ©anmoins, la rĂ©forme du code Ă©lectoral concourut Ă une amĂ©lioration sensible pour lâĂ©lecteur et Ă une revalorisation symbolique du vote. Lâisolement de lâĂ©lecteur, amorcĂ© dĂšs lâentrĂ©e du bureau de vote, Ă©tait pour ainsi dire redoublĂ© par la cabine de vote, et le geste souverain du vote Ă©tait mis en scĂšne encore plus nettement quâauparavant comme le point focal du scrutin. Le code Ă©lectoral imposait Ă lâĂ©lecteur de passer par lâisoloir avant de dĂ©poser son bulletin. Sans ce double rite de passage, lâĂ©lecteur restait une personne privĂ©e, son vote perdait de sa valeur. La plupart des Ă©lecteurs avaient maintenant dans lâisoloir la possibilitĂ© de tirer de leur poche le bulletin du parti de leur choix et de le glisser discrĂštement dans lâenveloppe lĂ©gale. Lâenveloppe pouvait sans crainte de dĂ©masquage immĂ©diat ĂȘtre ensuite remise au prĂ©sident. Ces rĂ©formes matĂ©rielles signifiaient incontestablement respect et dignitĂ© pour lâĂ©lecteur lui-mĂȘme et faisaient du vote lâexpression de la libertĂ© Friedrich Stampfer, Erfahrungen und Erkenntnisse. Aufzeichnungen aus meinem Leben, Köln, Verlag fĂŒr ...42 Sur la discussion de la rĂ©forme dans la presse, cf. lâarchive de presse du Reichslandbunds, Bundesa ...43 Cf. Yves Deloye et Olivier Ihl, LÂŽacte de vote, Paris, Presses de Sciences Po, 2008 ; Alain Garrigo ...38 Câest pour cette raison que nombre de conservateurs â mais aussi des nationaux-libĂ©raux â menĂšrent campagne contre la nouvelle rĂ©glementation. Le 23 janvier 1903, le dĂ©putĂ© conservateur Georg Oertel qualifia au Reichstag la rĂ©forme de loi de chiotte », terme repris peu aprĂšs par Bernhard von BĂŒlow au Parlement prussien. RĂ©guliĂšrement, les cabines de vote Ă©taient assimilĂ©es Ă des chiottes dans lesquels lâĂ©lecteur devait dĂ©sormais aller faire ses besoins »41. Les journaux furent tentĂ©s dâutiliser ce terme irrĂ©vĂ©rencieux, mĂȘme lorsquâils ne cautionnaient pas ses implications idĂ©ologiques42. Les caricaturistes ne furent pas en reste et lâillustrĂšrent de toutes les maniĂšres possibles. Ainsi fut forgĂ© un motif iconographique repris quelques dĂ©cennies plus tard par les opposants au parlementarisme de Weimar. La vive rĂ©action des conservateurs rĂ©vĂ©lait en creux le surcroĂźt de prestige du vote que la rĂ©forme de 1903 impliquait, du moins sur un plan politico-symbolique, tant pour lâĂ©lectorat que pour le Reichstag, indirectement. La dignitĂ© de lâ acte dâhonneur citoyen » Ă©tait dĂ©sormais garantie institutionnellement. Ce nâest quâen 1913 que la TroisiĂšme RĂ©publique française procĂ©da Ă une rĂ©forme analogue43. 39 Le suffrage universel masculin eut, dans le cadre du Reich, une signification fondamentale pour la mobilisation politique. Il augmentait les chances dâimposer des intĂ©rĂȘts tant personnels que spĂ©cifiques Ă des groupes. La force mobilisatrice des Ă©lections parlementaires reposait Ă tel point sur cet aspect que celles-ci forgĂšrent des rituels permettant un rassemblement Ă©motionnel et conflictuel sous le signe de la politique nationale. Lâeffet fut dâautant plus fort que les Ă©lections se dĂ©roulaient dans lâespace public et le recherchaient, mĂȘme, par nature. Avec lâĂ©tablissement du suffrage universel masculin, les campagnes Ă©lectorales prirent lâallure de grands Ă©vĂ©nements mĂ©diatiques. Quelle signification ces processus eurent-ils pour la culture politique du Reich et de la RĂ©publique de Weimar en gestation ?44 Egmont Zechlin, StaatsstreichplĂ€ne Bismarcks und Wilhelms II. 1890-1864, Stuttgart/Berlin, Cotta Na ...45 Wolfgang Schröder, Wahlrecht und Wahlen im Königreich Sachsen 1866-1896 », in Gerhard A. Ritter [ ...40 La pratique culturelle de lâĂ©lection influa sur la structure institutionnelle du pouvoir impĂ©rial. Elle donna aux acteurs et au public une idĂ©e de ce que la politique » se devait dâĂȘtre. Dans ce contexte, les projets de coups dâĂtat » rĂ©guliĂšrement Ă©voquĂ©s par Bismarck ou par Guillaume II entre 1878 et 1900 â Ă savoir la modification unilatĂ©rale de la Constitution impĂ©riale alliĂ©e Ă la dissolution du Parlement et Ă la suppression du suffrage universel masculin â apparaissent comme peu rĂ©alistes44. Ă la diffĂ©rence du royaume de Saxe â oĂč en 1896 un suffrage censitaire modĂ©rĂ© permettant lâascension de la social-dĂ©mocratie fit place Ă un droit de vote Ă trois classes â de tels projets relevaient encore, dans lâEmpire, de la pure rhĂ©torique45. Dans les premiĂšres annĂ©es du Reich, une telle procĂ©dure eĂ»t Ă©tĂ© de nature Ă mettre en danger lâexistence de lâĂtat-nation. AprĂšs 1890, elle eĂ»t Ă©loignĂ© des pans entiers de la sociĂ©tĂ© du systĂšme politique et sans doute aussi durablement, avec des consĂ©quences incalculables, de la monarchie des Hohenzollern. En ce sens, lâexistence du Reich Ă©tait intimement liĂ©e au suffrage universel Thomas KĂŒhne, Dreiklassenwahlrecht und Wahlkultur in PreuĂen 1867-1914. Landtagswahlen zwischen kor ...47 Bernd JĂŒrgen Warneken [dir.], Als die Deutschen demonstrieren lernten. Das Kulturmuster friedlich ...48 Pierre Casselle, Paris rĂ©publicain 1871-1914, Paris, Association pour la publication dâune histoi ...41 Ă partir des annĂ©es 1890 au plus tard, le suffrage universel masculin tendit vers un modĂšle politique influençant fortement chaque Ătat allemand. En Saxe et dans la puissante Prusse avaient cours en effet des systĂšmes Ă©lectoraux bien plus restrictifs quâau niveau national46. Lâeffet mobilisateur du droit de vote Ă lâĂ©chelle de lâEmpire se traduisit par des protestations contre le droit de vote Ă trois classes. La constitution de classes dâĂ©lecteurs selon le niveau dâimposition fut de plus en plus ressentie comme un scandale. Dans le combat contre des parlements formĂ©s de maniĂšre non dĂ©mocratique, la rue â comme lors des manifestations de mai du mouvement ouvrier â Ă©tait investie politiquement par des cortĂšges et des rassemblements47. Les manifestations pour le droit de vote tirĂšrent leur force mobilisatrice du prestige, profondĂ©ment ancrĂ© culturellement, des Ă©lections au Reichstag et de leurs rituels. Si les rues de Berlin nâen devinrent pas pour autant des rues rĂ©publicaines », comme les rues de Paris dĂ©crites par Pierre Casselle, il y eut bien des rues dĂ©mocratiques » Klaus-Peter Sick, Ein fremdes Parlament als Argument. Die deutschen Liberalen im Kaiserreich und ...42 En Allemagne, tant la thĂ©orie politique que la doctrine de lâĂtat de droit se dĂ©ployĂšrent presque toujours explicitement en opposition avec le modĂšle français la rĂ©volution, le bonapartisme, la dans la sphĂšre intellectuelle-libĂ©rale, les regards se tournaient plus vers lâAngleterre que vers la France. Lâhistoriographie a pour une large part suivi ce discours de lâĂ©poque et nâa en cela pas tout Ă fait tort. Mais si lâon dĂ©tourne son regard du monde de la rĂ©flexion acadĂ©mique et intellectuelle vers celui des cultures Ă©lectorales et de celles, publiques et parlementaires, qui leur sont directement liĂ©es, une autre image sâimpose. La pratique politique du vote liĂ©e au suffrage universel masculin fut Ă©galement nourrie en Allemagne â le plus souvent inconsciemment â par le concept dĂ©mocratique de souverainetĂ© populaire. Cette pratique Ă©tait en tout Ă©tat de cause plus fortement inspirĂ©e de la tradition rĂ©volutionnaire française que du modĂšle britannique, lequel faisait plus de cas de la souverainetĂ© parlementaire que de la reprĂ©sentation dĂ©mocratique par lâ La pratique culturelle de lâĂ©lection influença Ă©galement le cours de la rĂ©volution de 1918-1919, en particulier lâattitude du mouvement ouvrier social-dĂ©mocrate, lequel possĂ©da pour un court moment le pouvoir. Les thĂ©oriciens socialistes ne sâĂ©taient que rarement exprimĂ©s sur la forme que devait prendre lâ Ătat du futur » auquel ils aspiraient, mais les attentes des partisans de la social-dĂ©mocratie Ă©taient claires il y aurait des Ă©lections. Les succĂšs Ă©lectoraux durables que les sociaux-dĂ©mocrates avaient rĂ©coltĂ©s durant lâEmpire suscitĂšrent dans le parti et chez ses Ă©lecteurs le sentiment que lâavenir leur appartiendrait. Ce nâĂ©tait donc pas seulement la peur du chaos et de lâanarchie qui poussa en dĂ©cembre 1918 la plus grande partie des partisans des sociaux-dĂ©mocrates Ă approuver lâĂ©lection dâune AssemblĂ©e nationale constituante. DerriĂšre lâadhĂ©sion Ă la dĂ©mocratie parlementaire rĂ©sidait surtout lâusage dĂ©jĂ ancien du vote ainsi que la propagation effective du suffrage universel masculin, expression symbolique de la souverainetĂ© populaire. Notes1 Les principaux constitutionnalistes allemands ont dĂ©crit la monarchie constitutionnelle comme un systĂšme strictement dualiste. Le Parlement y passe pour ĂȘtre lâexpression dâintĂ©rĂȘts variĂ©s, subjectifs, ou partisans, Ă lâopposĂ© du monarque et de son gouvernement, incarnation dâun Ătat rationnel et objectif, au-dessus des partis ». Cf. Christoph Schönberger, Das Parlament im Anstaltsstaat. Zur Theorie parlamentarischer ReprĂ€sentation in der Staatsrechtslehre des Kaiserreichs 1871-1918, Frankfurt a. M., Klostermann, John Röhl, Wilhelm II. Der Weg in den Abgrund. 1900-1941, MĂŒnchen, C. H. Beck, 2008, p. 552-553. Sur les rĂ©sultats des Ă©lections Ă Berlin, cf. Carl-Wilhelm Reibel [dir.], Handbuch der Reichstagswahlen. 1890-1918. BĂŒndnisse â Ergebnisse â Kandidaten, DĂŒsseldorf, Droste, 2007, p. Cet essai est basĂ© sur les travaux suivants dâAndreas Biefang Die Reichstagswahlen als demokratisches Zeremoniell », in Andreas Biefang, Michael Epkenhans et Klaus Tenfelde [dir.], Das politische Zeremoniell im Deutschen Kaiserreich 1871-1918, DĂŒsseldorf, Droste, 2010 1re Ă©dition 2008, p. 233-270 et Die andere Seite der Macht. Reichstag und Ăffentlichkeit im System Bismarck 1871-1890, DĂŒsseldorf, Droste, 2012 1re Ă©dition 2009.4 Cf. Thomas Mergel, Ăberlegungen zu einer Kulturgeschichte der Politik », Geschichte und Gesellschaft 28 2002, p. 574-606 ; Thomas Mergel, Propaganda nach Hitler. Eine Kulturgeschichte des Wahlkampfs in der Bundesrepublik 1949-1990, Göttingen, Wallstein, Sur lâĂ©volution de la considĂ©ration publique des parlements et de leur pouvoir symbolique, cf. Werner Patzelt, Parlamentarische Geltungsgeschichten », in Gert Melville et Hans VorlĂ€nder [dir.], Geltungsgeschichten. Ăber die Stabilisierung und Legitimierung institutioneller Ordnungen, Köln/Weimar/Wien, Böhlau, 2002, p. Pour les termes de la constitution du Reich, cf. Ernst-Rudolf Huber [dir.], Dokumente zur deutschen Verfassungsgeschichte, vol. II Deutsche Verfassungsdokumente. 1850-1900, Stuttgart, Kohlhammer, 1986 1re Ă©dition 1951, n° Pour un aperçu gĂ©nĂ©ral des rĂ©sultats des Ă©lections et des statistiques, cf. Gerhard A. Ritter en collaboration avec Merith Niehuss, Wahlgeschichtliches Arbeitsbuch. Materialien zur Statistik des Kaiserreichs 1871-1918, MĂŒnchen, C. H. Beck, Cf. Jörg-Detlef KĂŒhne, Volksvertretungen im monarchischen Konstitutionalismus 1814-1918 », in Hans-Peter Schneider et Wolfgang Zeh [dir.], Parlamentsrecht und Parlamentspraxis in der Bundesrepublik Deutschland, Berlin/New York, de Gruyter, 1989, p. Au sujet de la prĂ©sumĂ©e voie particuliĂšre », cf. en rĂ©sumĂ© Sandrine Kott, Sonderweg », in Christian Delacroix et alii [dir.], Historiographies, Concepts et dĂ©bats, Paris, Gallimard, 2010, p. 1238-1244 ; Ewald Frie, Das Deutsche Kaiserreich, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2004, p. Cf. Andreas Biefang, ModernitĂ€t wider Willen. Bemerkungen zur Entstehung des demokratischen Wahlrechts des Kaiserreichs », in Wolfram Pyta et Ludwig Richter [dir.], Gestaltungskraft des Politischen, Berlin, Duncker & Humblot, 1998, p. Karl Obermann, Die Wahlen zur Frankfurter Nationalversammlung im FrĂŒhjahr 1848, Berlin RDA, Verlag der Wissenschaft, Manfred Botzenhart, Deutscher Parlamentarismus in der Revolutionszeit 1848-1850, DĂŒsseldorf, Droste, 1977, p. Andreas Biefang, Politisches BĂŒrgertum in Deutschland. Nationale Organisationen und Eliten 1857-1868, DĂŒsseldorf, Droste, Perspectives, 14 Ătudes rĂ©capitulatives sur les mouvements Ă©lectoraux et les thĂšmes centraux de campagne, cf. Brett Fairbairn, Interpreting Wilhelmine Elections National Issues, Fairness Issues, and Electoral Mobilization », in Larry E. Jones et James Retallack [dir.], Elections, Mass Politics, and Social Change in Modern Germany. Cambridge, University Press, 1992, p. 17-48; Jonathan Sperber, The KaiserÂŽs Voters. Electors and Elections in Imperial Germany, Cambridge, Cambridge University Press, Sur le concept de politisation fondamentale », Ă savoir la transition de la politique des Ă©lites vers la politique des masses, cf. la synthĂšse de Hans-Peter Ullmann, Politik im Deutschen Kaiserreich 1871-1918, MĂŒnchen, Oldenbourg, 1999, p. Les meilleures Ă©tudes sur la culture Ă©lectorale sont celles de Margaret L. Anderson, Practicing Democracy. Elections and Political Culture in Imperial Germany, Princeton Princeton University Press, 2000 et de Robert Arsenschek, Der Kampf um die Wahlfreiheit im Kaiserreich. Zur parlamentarischen WahlprĂŒfung und politischen RealitĂ€t bei den Reichstagswahlen 1871-1914, DĂŒsseldorf, Droste, § 17 de la loi Ă©lectorale impĂ©riale. Sur tous les aspects du droit Ă©lectoral de lâEmpire, cf. Julius Hatschek, Das Parlamentsrecht des Deutschen Reiches. Im Auftrag des Deutschen Reichstages dargestellt, Berlin/New York, De Gruyter, 1973 1re Ă©dition 1915 ; Julius Hatschek, Kommentar zum Wahlgesetz und zur Wahlordnung im Deutschen Kaiserreich, Berlin, De Gruyter, Cf., avec une bibliographie exhaustive, Axel GrieĂmer, MassenverbĂ€nde und Massenparteien im wilhelminischen Reich. Zum Wandel der Wahlkultur 1903-1912, DĂŒsseldorf, Droste, Ă ce sujet, avec de nombreux exemples issus de la jurisprudence et des dossiers du contrĂŽle Ă©lectoral, cf. Julius Hatschek, Kommentar zum Wahlgesetz und zur Wahlordnung im Deutschen Kaiserreich, Berlin, De Gruyter, Sur la culture du rassemblement Ă©lectoral dans les premiĂšres annĂ©es de lâEmpire Ă travers le milieu social-dĂ©mocrate, cf. Thomas Welskopp, Das Banner der BrĂŒderlichkeit. Die deutsche Sozialdemokratie vom VormĂ€rz bis zum Sozialistengesetz, Bonn, J. H. W. Dietz, 2000, p. Le concept de Milieuparteien, partis de milieu, fut dĂ©veloppĂ© afin dâexpliquer la stabilitĂ© de la structure partisane en Allemagne de 1848-1849 jusquâĂ la montĂ©e du parti nazi Ă partir de 1930. Il implique que les partis reposent sur leurs milieux socioculturels respectifs, les activistes politiques et les Ă©lecteurs Ă©tant durablement liĂ©s entre eux par des styles de vie communs et des valeurs largement partagĂ©es. Cf. synthĂ©tiquement Karl Rohe, Wahlen und WĂ€hlertraditionen in Deutschland. Kulturelle Grundlage deutscher Parteien und Parteiensysteme im 19. und 20. Jahrhundert, Frankfurt a. M., Suhrkamp, - Otto May, Deutsch sein heiĂt treu sein. Ansichtskarten als Spiegel von MentalitĂ€t und Untertanenerziehung in der Wilhelminischen Ăra 1888Cf. 22Hildesheim, Olms, Cf. Rainer Schoch [dir.], Politische Plakate der Weimarer Republik 1918-1933. Austellung vom 18. September 1980 â 23. November 1980. Hessisches Landesmuseum Darmstadt, Darmstadt, Hessisches Landesmuseum, 1980 ; Ursula Zeller, Die FrĂŒhzeit des politischen Bildplakats in Deutschland 1848-1918, Stuttgart, Edition Cordeliers, Cf. Frank Mergenthal, Ohne KnĂŒffe und PĂŒffe geht es da nicht ab. » Die Hottentottenwahlen » 1907 im Regierungsbezirk DĂŒsseldorf, Siegburg, Rheinlandia, 1995, en particulier p. 235-251. Pour lâiconographie, Knut Hickethier, Karikatur, Allegorie und Bilderfolge â zur Bildpublizistik im Dienste der Arbeiterbewegung », in Peter v. RĂŒden [dir.], BeitrĂ€ge zur Kulturgeschichte der deutschen Arbeiterbewegung 1848-1918, Frankfurt a. M., BĂŒchergilde Gutenberg, 1979, p. Construction lexicale intraduisible individus chargĂ©s dâen traĂźner » dâautres vers les dâun agent Ă©lectoral, August Rathmann, Ein Arbeiterleben. Erinnerungen an 26Weimar und danach, Wuppertal, Peter Hammer, 1983, p. On trouve une vue dâensemble sur les reportages Ă©lectoraux de la presse quotidienne dans la riche compilation dâextraits de presse du groupe dâintĂ©rĂȘts agricole Reichslandverbund, Bundesarchiv Berlin, R 8034 II, n° Ce type de presse nâa pas encore fait lâobjet dâune recherche On trouve dĂ©veloppĂ©e une idĂ©e similaire, sur lâĂ©poque de la charte constitutionnelle, chez Emmanuel Fureix, La construction rituelle de la souverainetĂ© populaire deuils protestataires Paris, 1815-1840 », Revue dÂŽhistoire du XIXe siĂšcle, n° 42, 2011, p. Berliner Illustrirte Zeitung, n° 36, 26 juin 1898, p. Raison pour laquelle nâexiste pas pour les Ă©lections allemandes de reprĂ©sentation picturale comparable Ă celle rĂ©alisĂ©e en 1891 par Alfred-Henri Bramtot, sur commande publique, pour la mairie des Lilas. Cf. Le triomphe des mairies. Grands dĂ©cors rĂ©publicains Ă Paris, 1870-1914. MusĂ©e du Petit Palais, 8 novembre 1986-18 janvier 1987, Paris, MusĂ©e du Petit Palais, 1986, p. 47 et Sur ce concept, cf. Gerrit J. Schenk, Zeremoniell und Politik. HerrschereinzĂŒge im spĂ€tmittelalterlichen Reich, Köln/Weimar/Wien, Böhlau, Celui-ci, selon lâarticle 15 de la loi Ă©lectorale, avait pour mission dâĂ©tablir le code Ă©lectoral pour tout le territoire du Reich. La version dâorigine du code Ă©lectoral de 1870 Bundesgesetzblatt 1870, p. 275, de mĂȘme que les modifications de 1903 Reichsgesetzblatt 1903, p. 275, sont reproduites dans Wilhelm Baensch, Reichstags-Wahlrecht â Wahlverfahren â WahlprĂŒfungen. Zusammenstellung der sĂ€mtlichen gesetzlichen Bestimmungen hierĂŒber, nebst den GrundsĂ€tzen der WahlprĂŒfungskommission betreffs der Giltigkeit und Ungiltigkeit von Wahlen, Berlin, Wilhelm Ernst & Sohn, Clemens Freyer, Der deutsche Reichstag. Seine Geschichte, Organisation, Rechte und Pflichten, Berlin, Paul Hennig, 1887, p. en français dans le Sur cette influence, voir les Ă©tudes trĂšs complĂštes de Margaret L. Anderson, Practicing DemocracyâŠ, op. cit., et de Robert Arsenschek, Der Kampf um die WahlfreiheitâŠ, op. cit., citation p. Robert Arsenschek, Der Kampf um die WahlfreiheitâŠ, op. cit., p. Julius Hatschek, Das Parlamentsrecht des Deutschen ReichesâŠ, op. cit., p. Robert Arsenschek, Der Kampf um die WahlfreiheitâŠ, op. cit., p. Sur la cabine de vote comme lieu de la modernitĂ© », cf. aussi la remarque de Thomas Mergel, Die Wahlkabine », in Alexa Geisthövel et Habbo Knoch [dir.], Orte der Moderne. Erfahrungswelten des 19. und 20. Jahrhunderts, Frankfurt a. M., Campus, 2005, p. 335-344. Voir aussi, pour une approche globale du secret du vote, Malcolm et Tom Crook, Lâisoloir universel? La globalisation du scrutin secret au XIXe siĂšcle », Revue dâhistoire du XIXe siĂšcle, n° 43, 2011/2, p. Friedrich Stampfer, Erfahrungen und Erkenntnisse. Aufzeichnungen aus meinem Leben, Köln, Verlag fĂŒr Politik und Wirtschaft, 1957, p. Sur la discussion de la rĂ©forme dans la presse, cf. lâarchive de presse du Reichslandbunds, Bundesarchiv Berlin, R 8034 II, n° 5081-5086 u. Cf. Yves Deloye et Olivier Ihl, LÂŽacte de vote, Paris, Presses de Sciences Po, 2008 ; Alain Garrigou, Le secret de lâisoloir », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 71-72, mars 1988, p. Egmont Zechlin, StaatsstreichplĂ€ne Bismarcks und Wilhelms II. 1890-1864, Stuttgart/Berlin, Cotta Nachf., 1929 ; Michael StĂŒrmer, Staatsstreichgedanken im Bismarckreich », Historische Zeitschrift, n° 209 1969, p. Wolfgang Schröder, Wahlrecht und Wahlen im Königreich Sachsen 1866-1896 », in Gerhard A. Ritter [dir.], Wahlen und WahlkĂ€mpfe in Deutschland. Von den AnfĂ€ngen im 19. Jahrhundert bis zur Bundesrepublik, DĂŒsseldorf, Droste, 1997, p. 79-130., Modernisierung und Region im wilhelminischen Deutschland. Wahlen, Wahlrecht und politische Kultur, [dir.]James Retallack et Karl Heinrich Pohl, ; Simone LĂ€ssig 1994, Droste,1914. Landtagswahlen zwischen korporativer Tradition und politischem Massenmarkt, DĂŒsseldorf-Thomas KĂŒhne, Dreiklassenwahlrecht und Wahlkultur in PreuĂen 1867 46Bielefeld, Verlag fĂŒr Regionalgeschichte, 1995.; Thomas Lindenberger, StraĂenpolitik. Zur Sozialgeschichte der öffentlichen Ordnung in 1986, Vereinigung fĂŒr Volkskunde,1910, TĂŒbingen-» im preuĂischen Wahlrechtskampf 1908 friedliche StraĂendemonstration Bernd JĂŒrgen Warneken [dir.], Als die Deutschen demonstrieren lernten. Das Kulturmuster 47Berlin 1900 bis 1914, Bonn, J. H. W. Dietz, Pierre Casselle, Paris rĂ©publicain 1871-1914, Paris, Association pour la publication dâune histoire de Paris, 2003.; Mark Hewitson, National Identity and Political Thought in 124-. 91p 2000, , C. H. Beck,, Demokratie in Deutschland. Chancen und GefĂ€hrdungen im 19. und 20. Jahrhundert, MĂŒnchen[dir.]Klaus-Peter Sick et », in Wolther v. Kieseritzky Ein fremdes Parlament als Argument. Die deutschen Liberalen im Kaiserreich und der Parlamentarismus der Dritten französischen Republik Klaus-Peter Sick, 49Germany. Wilhelmine Depictions of the French Third Republic, 1890-1914, Oxford, Oxford University Press, 2000.
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